Vie d’homme
(P et M : Romain DIDIER)
Que tu sois moche ou pas, ta mèr’ t’a trouvé beau
Ta régné sans partage sur att’lag’ et landau
T’as grandi sans éclat comm’ n’importe quel gosse
En culottes trop courtes et les cheveux en brosse
Elève intelligent, dissipé, peut mieux faire
Il pourrait, il veut pas, tout l’portrait de son père la la la
T’as connu en cachette l’amour et la fumée
Et sur papier glacé le quatre vingt quinz’D
T’as mis à défroisser tes chemis’ en tergal
Sur les cintres en plastique des hôtels à cent balles
T’as vécu au diesel au faux-sucr’ au déca
Entr’un pavillon gris et des clients sans joie
T’as fait quelques entailles, quelques coups de Mistral
Quelques ratures faciles au pacte conjugal la la la
Quand tu prenais les soirs de provinc’ égarée
Tes désirs de passage pour des réalités
T’as vécu parallèle à ta vie de famille
En cadeaux de Nöel et pinceaux sur la grille
Avec au fond des yeux ce petit rien tout triste
Qu’ont les chevaux dociles qui tournent sur la piste
T’as joué au grand amour en petites coupures
Aimer ou mal aimer, l’important c’est qu’ça dure la la la
Imbécile attentif entr’ instinct et devoir
Dieu que les femmes sont belles quand elles feignent d’y croire
T’as déplacé de l’air pour un faiseur de vent
De neuf à dix huit heures, de vingt à soixant’ans
Tu déplaçais si bien qu’on t’a mêm’ vu parfois
Les sam’di les dimanches en déplacer chez toi
T’as laissé la chaleur de ton nid de banlieue
Pour éclairer tes rid’ au soleil d’autres cieux la la la
Avec au fond des yeux ce petit rien tout triste
Qu’ont les chevaux dociles qui quittent un jour la piste
Avec au fond des yeux ce petit rien tout triste
Qu’ont les chevaux dociles qui quittent un jour la piste