Madame Untel
(P et M : Romain DIDIER)
Madame Untel sort de chez elle
Sans parapluie et sans ombrelle
Il peut tomber c’qui veut du ciel
Y’a des jours, t’y peut rien, t’as des ailes
Un peu plus loin, Monsieur Machin
Met le pied gauche, c’est plutôt bien
Sur une crotte de Teckel nain
C’est son jour, t’y peut rien
Et les passants qui d’ordinaire
Se soucient peu d’leurs congénères
Ralentissent leurs pas d’automates
Dénouent le noeud de leurs cravates
Y’a si longtemps qu’ils voulaient l’faire
Et la rue prend un air de fête
C’est p’t’être à l’amour qu’elle s’apprète
Madame Untel, monsieur Machin
Vont s’rencontrer si tout va bien
Dans moins d’une minute montre en main
Madame Untel part en cavale
Sans plan de vol, ni plan d’escale
Elle a jeté son Gardénal
Ses blessures, ses regrets au linge sale
Monsieur Machin la voit passer
Toujours sa crotte au bout du pied
Il lui demande sans hésiter
Un mouchoir en papier
Et comme dans les films à l’eau d’rose
Y’a les violons qui over-dosent
La caméra fait un trav’ling
En plan serré Metro Goldwin
Il va se passer quelque chose
Madame Untel sort de sa poche
Un p’tit Kleenex tout vieux tout moche
Monsieur Machin s’essuie la s’melle
Prend dans ses bras madame Untel
Et les violons jouent de plus belle
Monsieur Machin, madame Untel
Main dans la main se font la belle
Un champ de blé dans la cervelle
Pas le moindre nuage dans le ciel
Parfois l’amour à quoi ça tient
A une envie de Teckel nain
De faire au beau milieu du ch’min
Sous l’pied gauche de quelqu’un