Elsa Heimer
(P: Pascal MATHIEU / M : Romain DIDIER)
Une photo sur l’étagère
La montre avec un militaire
Dont le regard un peu morose
Lui rappelle vaguement quelque chose
Sa mémoire est comm’ un désert
A la fois torride et polaire
Un courant d’air
Sur une planète inconnue
Où elle trottine menu
Sans savoir où mènent ses pas
Ni même pourquoi elle est là
Chacun s’évertue autour d’elle
A l’appeler tata Adèle
Mais si ell’ en croit le docteur
Ell’ s’appell’rait Elsheimer
Parfois un souvenir revient
Mais il arrive de si loin
Qu’il ne lui rappelle plus rien
« A qui donc appartient ce chien ? »
A qui peut être ce teckel
Au doux regard de chien fidèle
Est-il à elle
Plus rien n’est clair, plus rien n’est net
Ell’ vous demande qui vous êtes
Pourquoi êtes-vous là d’abord
Ell’ vous le redemande encore
Chacun s’évertue autour d’elle
A l’appeler tata Adèle
Mais si ell’ en croit le docteur
Ell’ s’appell’rait Elsheimer
La peau de ses joues est diaphane
Comm’ les pétales d’une fleur qui fane
Elle’ a ce drôle de regard
Qu’ont les gens sur le quai des gares
Pourquoi ces parfaits inconnus
A la tendresse saugrenue
Sont-ils venus
Pourquoi ce jeune homme discret
Dont les yeux cachent des secrets
Ressemble-t-il au militaire
De la photo sur l’étagère
Puisque tout l’monde autour d’elle
S’évertue à l’appl’er Adèle
Ça la met de mauvaise humeur
Son vrai nom c’est Elsheimer